Intégriste de l’humour

Ayant reçu une éducation clairement athée, et grandi dans un petit village sans histoire, je n’ai jamais parlé de Dieu avant le lycée. Pour autant, je n’ai jamais renié la spiritualité, c’est à dire la faculté de l’esprit humain à imaginer l’univers entier, sans être en mesure de le percevoir de manière concrète. On peut échapper à la religion, mais on n’échappe pas au principe de croyance, fortement ancré dans notre culture. Chez moi, n’ayant pas de valeur sacrée à laquelle se rattacher, elle s’est manifestée par de la simple superstition. Je me rappelle avoir marqué chaque soir de mes mains le miroir tout embué de la douche, pour qu’il ne m’arrive rien de mauvais de lendemain. Je n’ai jamais compris pourquoi je faisais ça, mais il le fallait. Une nécessité de se rassurer, de pallier à la faiblesse psychologique. C’est essentiellement à ça que sert la croyance. Quand j’ai découvert, dix années plus tard, des traces de mains semblables aux miennes sur les parois des grottes préhistoriques, je me suis dit que ces hommes devaient avoir la même faiblesse que moi, et avaient trouvé le même moyen de se rassurer.

Mais chez un enfant qui reçoit une éducation religieuse, la spiritualité ne se développe pas de la même façon. La religion apporte à cette spiritualité une signification et un ordre social. Les trois religions du livre se basent sur un principe de Dieu unique et créateur de l’univers, qui communique avec certains hommes, les prophètes, qui sont à leur tour chargés de relayer sa parole.

Le fait d’avoir ignoré cela pendant mon enfance me permet aujourd’hui d’établir ce qui constitue l’essence de mon agnosticisme. Beaucoup d’occidentaux, par opposition à l’ordre religieux, abandonnent toute moralité (la faculté à distinguer le bien du mal) et rejettent tout ce qui dépasse leur perception immédiate. Ils deviennent matérialistes et athées, mais fabriquent d’autres valeurs sacrées que celles que leur propose la religion. La démocratie, par exemple, est souvent devenue valeur sacrée en occident, impossible à critiquer, comme si c’était le système politique parfait, à l’heure où justement plus personne n’y croit. Curieux paradoxe.

Cette faculté qu’ont les humains à sacraliser (ou diaboliser, même chose à l’envers) certaines valeurs, est parfaitement commune aux croyants et aux athées, et est à la base de toutes les intolérances. Ce sont des concepts figés, qui ne peuvent plus être remis en question, et qui deviennent « intouchables ». Chez beaucoup par exemple, la famille (ou la figure maternelle) est une valeur sacrée. On se doit d’aimer, de respecter et de défendre l’être qui nous a mis au monde, sans aucune raison particulière. Chez certains, le pays est une valeur sacrée : on y est né, donc on se doit de le respecter et de le défendre, sans aucune raison non plus. À l’inverse, les gens diabolisent certaines figures. Hitler, par exemple, constitue un Satan moderne dont on se servira allègrement pour tout jugement dépréciatif.

Je lutte donc constamment contre toute tendance à la sacralisation, ou à la diabolisation. Et souvent, je me heurte à de l’incompréhension. Pourtant, je n’ai jamais dit que j’approuvais les actes d’Hitler, et je n’ai jamais dit non plus qu’on devait être ingrat envers sa mère. J’établis simplement de la nuance. Ce relativisme qui aurait évité à Zidane de rater son dernier match, ou qui aurait évité à Dieudonné d’être taxé d’antisémite.

Mais pourtant, j’ai moi aussi une valeur sacrée : l’humour. Pour moi, l’humour ne peut pas être mauvais, il est intouchable, et tout peut-être dit en son nom (le fameux « Oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout » de Pierre Desproges). Je me retrouve ainsi piégé à mon propre jeu.

Je ne suis pas un être amoral, j’ai fixé des choses à faire et d’autres à éviter, ainsi qu’une faculté de jugement, mais contrairement aux croyants, mon ordre moral ne puise pas sa source dans un texte sacré, il n’est pas figé et évolue au fil du temps. Il s’articule cependant autour de certaines bases, comme l’humanisme, le pacifisme, et le cosmopolitisme.

C’est pourquoi j’ai toujours eu du mal à supporter l’intégrisme. Pourtant, les intégristes ne sont pas vraiment différents des autres gens. Ils ont simplement établi un système, politique ou religieux, comme valeur sacrée. Rien d’autre. Ils peuvent être cultivés ou ignorants, riches ou pauvres, religieux ou athées. J’en rencontre de plus en plus au fil des années. Est-ce par simple découverte, ou sont-ils réellement plus nombreux en ce début de XXIe siècle ?

Vous trouverez ici un blog d’intégristes catholiques.  un blog islamophobe. Et par là un forum d’intégristes musulmans. Enfin ici et des sites remplis de sionistes.

Vivre en démocratie, c’est aussi vivre avec ces gens-là.

Face à ce genre de personnes, je me retrouve, par un mécanisme d’opposition, nettement athée et anticlérical. Pourtant, si l’on regarde mes principes de vie, on s’aperçoit qu’ils sont assez proches des intégristes : je ne prends aucune substance psychotrope (café, alcool, cigarette, drogue…), je ne suis pas libertin mais au contraire clairement monogame et fidèle…

Je pourrais trouver un tas de raisons qui m’évitent de toucher au combo clopes/alcool/café, déjà que je n’en aime pas le goût, mais aussi que ça coûte cher, que j’ai une forte tendance à l’addiction et que donc je n’ai pas les moyens d’en devenir dépendant. Mais la raison est bien plus profonde. J’évite les substances psychotropes tout simplement parce que j’ai une peur bleue d’altérer ma personnalité et mon identité. Et de même pour la monogamie et la fidélité, c’est une unique question de respect de la personne avec qui on vit, car j’estime que donner son corps à quelqu’un ce n’est pas « rien ».

Cependant, la nuance est toujours présente : ce ne sont pas des interdits que je m’impose (je peux boire du café, je ne vais pas en mourir…), mais des préférences personnelles. Je n’oblige personne à les respecter. Je me suis déjà bien bourré la gueule, j’ai déjà dragué plusieurs filles en même temps, simplement je n’ai pas aimé ça. Je me suis dit que je ne voulais pas vivre comme ça pour le moment, mais ça peut très bien changer.

Petit bout de réflexion mais grand moment de solitude : balancé entre une pensée anticonformiste et un mode de vie assez ordonné, je me retrouve opposé à toutes les communautés. Avec l’humour comme seule valeur absolue, défendue en ces termes par mon éternel prophète Pierre Desproges :

S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout.

9 réponses à “Intégriste de l’humour”

  1. renseignements généraux dit :

    Je constate que tu t’es fendu d’un bon pavé.
    Solide argumentation !
    Tu as bien raison lorsque tu dis que la démocratie est fondée sur la tolérance : ce n’est pas seulement un système électoral.
    Or, la tolérance, qui implique non pas l’indifférence mais le regard critique sur soi autant que sur l’autre, est un « sport de combat » qui suppose une prise de risque (au contraire de l’intégrisme qui protège).
    L’humour s’accomplit dans l’autodérision, forme supérieure de la conscience.

  2. bibi la terreur du far-west dit :

    Au collège, c’est le sobriquet qui m’a été donné par mes camarades. Après avoir rossé un gars dans la cours de récré. Normal, il m’avait glissé un ver de terre dans le cou…
    Une éducation athée ? L’humour pour unique réponse ?
    Ton texte est dense, argumenté. Pour autant, à mon sens, tu ne revisites pas vraiment ton enfance. Tu restes « cérébral » et l’émotion manque. De mon point de vue. Mais sans doute, suis-je faite d’émotions plus ou moins mal digérées et qui parfois me dévorent.
    Une chose est sûre : l’autodérision, je connais et je le pratique, même trop souvent au goût des autres.
    Mais l’humour !
    Même si je reste vigilante et si je suis admirative devant certains qui possède cet art, je reconnais que j’en suis souvent dépourvue et je le regrette.
    Chacun son chemin.
    Quant à la tolérance, c’est sans doute la valeur que Philippe et moi t’avons assénée en partage.
    Pour une enfance éclairée.
    bises !-)

  3. Bidule200 dit :

    Le coup du sobriquet tu nous l’avais déjà fait dans un précédent billet ! Des petits problèmes de mémoire ? ;)

    Si tu veux me replonger dans les sentiments de mon enfance, de ma relation avec les autres avant le lycée ne me reste qu’une bande de péquenauds qui me rejetaient sans cesse. Plus que la tolérance, il a fallu de la patience.

    Tu restes focalisée sur ma conclusion, l’humour, et la réaction de Philippe avec l’autodérision (on doit rire de tout, y compris de soi bien entendu), mais la vrai question de ce billet est comment gérer l’intégrisme montant ces dernières années. Et rire de soi n’est pas la solution.

    J’ai vu des jeunes de mon âge, citadins et éduqués, parler de « sales arabes » et de « peuples inférieurs » avec le plus grand sérieux. J’en ai vu m’affirmer que l’implémentation des colons israéliens en terres palestiniennes n’était que justice, 2000 ans après. Mais à l’inverse j’en ai vu me cracher dessus pour avoir prononcé le mot « nègre », pourtant dans un contexte non raciste. J’en ai vu des jeunes se déclarant contre la peine de mort, sans pouvoir argumenter plus loin que « c’est pas bien de tuer des gens ».

    Quel que soit le penchant politique, le milieu social, ou la croyance, on retrouve des valeurs intouchables auxquels les gens croient sans jamais s’être remis en question, et qu’ils défendront bec et ongle dans la plus grande bêtise.

    Je suis contre la peine de mort, et je sais pourquoi. Mais cet avis peut changer avec le temps et le contexte.

  4. Bouffon Tragique dit :

    « Tiger » maintenant, ça devient suce pet.

    C’est un très beau texte que tu livres là, et j’avoue avoir hésité avant de proposer un commentaire. D’ailleurs je ne compte pas me lancer dans une quelconque critique, surtout à cette heure de semi insomnie. Je me contenterai de manifester ma surprise au constat de l’absence d’une publication entièrement dédiée à Desproges alors que Dieudonné a la sienne.
    L’urgence du vivant prévalait sans doute sur l’amour du mort, mais je ne peux me résoudre à penser que tu n’ais trouvé un moment pour exprimer, avec la sincérité dont tu fais preuve ici, ce qui te passionne tant chez ce Desproges dont j’ai entendu beaucoup de bien, quelques citation et, finalement, quelques sketches par ton entremise.

    Mais peut-être que, tout amateur du personnage, à défaut de l’Homme complet, tu n’auras pas encore su trouver les mots qui montreraient ton attachement sans faire honte à la mémoire de ce maître du verbe. À moins que ce ne soit la pudeur, qui retient ton élan comme elle retient les lèvres du jeune Homme transi d’amour, refusant de livrer le secret par trop apparent, déjà, et passionnément barbare.

  5. Je vois que ce billet date du 22 décembre.
    J’ai suivi le lien vers le site « islamophobe » or en ce moment l’article à la Une est une manipulation qui tente de démontrer que Winston Churchill, que l’on ne peut guère soupconner d’anti-démocratie, était lui-même islamophobe. Et que par contre Adolph Hitler était islamophile.
    Bon, c’est évidemment de la pure invention, dans le droit fil de la propagande d’extrème droite qui ne recule devant aucun mensonge (il y a même des fausses photographies montrant des musulmans collaborant avec les nazis !), mais par contre il y a un autre article à la suite, qui met en parallèle la démarche de Charlie Chaplin quand il a fait son film « naziphobe », Le dictateur, et la démarche d’un député d’extrème droite qui a fait une vidéo islamophobe. Or là, je dois avouer qu’il n’est pas évident de dénoncer la manipulation parce que c’est à ce point subtilement écrit que cela donne l’impression (fausse, bien entendu) que l’on trouve de stricts parallèles entre la démarche de Chaplin et celle de l’extrème droite. Evidemment, cela tend à démontrer que l’islam serait un fascisme, ce qui est manifestement faux car c’est une religion de paix, il n’y a pas de doute sur ce point, mais je dois avouer ne pas pouvoir clairement montrer où est l’erreur de raisonnement.
    En fait ce lien vers ce blog islamophobe devrait être censuré parce qu’il risque d’influencer certains internautes et leur faire croire que l’islamophobie est une démarche acceptable, alors qu’elle est condamnable. La censure est d’autant plus nécessaire quand on ne trouve pas facilement les arguments pour contrecarrer ce qui est affirmé, alors que manifestement ce sont les islamophobes qui sont des fascistes, et pas l’inverse. Il ne faudrait pas qu’en dénonçant ce blog islamophobe vous obteniez le résultat inverse : convertir des internautes à l’islamophobie du fait de ce qui semble un discours logique et argumenté.
    C’est pourquoi je me permet de vous suggérer à nouveau de censurer ce lien.

  6. Bidule200 dit :

    Merci de votre commentaire. En tant que farouche défenseur de la liberté d’expression (de moins en moins nombreux mais il en faut), je vois plus d’inconvénients à retirer le lien qu’à le laisser.

    En effet, ce lien n’est pas balancé au hasard du blog mais placé à un point clé d’un article qui ne s’en sert que pour dévaloriser les thèses qui y sont tenues. Si un internaute dangereusement influençable commence par lire mon article, il sera, pauvre influencé, automatiquement prêt à dénigrer le site islamophobe, totalement sous l’emprise de mes propos.

    Que l’islamophobie soit condamnable, c’est tout ce que je fais sur ce site. Ce n’est pas en oubliant les gens qui écrivent sur sitamnesty que vous allez les rayer de la carte. D’ailleurs, sans ce lien, vous ignoreriez totalement leur existence, et vous continueriez à vivre dans un petit monde où tout le monde s’entend à merveille.

    Par contre, déclarer que l’Islam est une religion de paix porte déjà plus au débat. Il ne s’agit pas d’islamophobie de ma part mais plutôt d’anticléricalisme : les trois religions du livre, christianisme judaïsme et islam permettent depuis plus de deux millénaires les guerres les plus sanglantes et maintiennent le peuple dans l’ignorance la plus crasse.
    J’aimerais que face à ces « religions de paix », vous me citiez maintenant des religions de guerre, histoire d’imaginer à quel point elles peuvent être horribles.

    Comme vous l’avez compris, je n’ai pas peur des croyants, mais seulement des pratiquants.

    Concernant la censure du lien évoquée plus haut, je trouve qu’elle n’apporte vraiment pas grand chose. Si un internaute déjà islamophobe se rend sur Sitamnesty pour s’y masturber, grand bien lui fasse, mais vous ne pouvez pas me rendre responsable de convertir les gens à l’intolérance et à la manipulation. Ils y sont déjà.

    Laisser ce lien permet au contraire à des gens comme vous de prendre connaissance des extrémistes et de leurs arguments, indispensable départ pour mieux les combattre. L’islamophobie est une position à la fois tenable et condamnable, car pour condamner une position il faut bien que quelqu’un l’ai tenue.

    Enfin, au cas où mon argumentaire ne vous satisferait pas, je crois simplement que vous surestimez grandement l’effectif de mon lectorat, tout en sous-estimant grandement ses capacités intellectuelles ;-)

  7. Besnou Claude dit :

    Vous m’avez l’air non pas athée, mais très près de la spiritualité (oh beaucoup d’écoles!!)
    une des conditions essentielles « oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. »
    Ne pas se prendre au sérieux, si l’on décide d’apprendre et de se bouger?
    on apprend sur soi et on se bouge par rapport à soi, les autres ont leur propre chemin.
    Il ne faut pas croire en des choses que vous n’avez pas expérimentées vous-même, et une fois ces exercices pratiqués et répétés, prenez ce que cela VOUS apporte, pas ce que ce que cela apporte, vous ne savez pas ce que chaque illusion apporte aux autres, ne jugez personnes, vous n’avez pas toutes les données… merci pour votre article.

  8. le Judas dit :

    Quand à l’Islam, je vais vous dire pourquoi c’est une secte, d’origine chrétien sans m’en demander mon avis, j’y ai vécu une vingtaine d’année, devenu musulman, j’y ai vécu de l’intérieur pendant cinq ans, puis marié à une musulmane (non maghrébine mais du golf) pendant 17ans j’ai eu des enfants.

    Je peux parler de ce qui s’y passe chez les musulmans pratiquants (pas les croyants comme dirait notre cher Bidule) mais 99% sont pratiquants.

    J’ai quitté l’Islam après de nombreuses déceptions, la pire fut que l’on m’interdise de parler de Dieux, se qui se cache derrière, qui est Dieux, des questions taboues, non c’est interdit de se poser ce genre de questions! Pardon?? Dieu m’a donné un cerveau pour me remettre en question et remettre en question ce que je désire, ça se passe dans ma tête! et nul part ailleurs et personne n’a le droit de m’obliger à ne pas penser!!! et puis d’autres choses terribles. En bref, on ne quitte pas l’Islam, cela est impossible, on devient un parjure un renégat et celui qui me tuera sera récompensé de paradis. Actuellement je me cache dans la campagne profonde où j’essaie de refaire ma vie, je sais qu’ils me cherchent, je sais qu’ils me trouveront même si je ne me manifeste que très rarement comme ici, J’ai perdu mon travail et n’en ai pas retrouvé, à cause d’eux, ce sont des fous de Dieux, ils sont vraiment sincères, ne trichent pas, je ne peux donc pas leur en vouloir.
    je pratique depuis la méditation et j’ai retrouvé la paix dans la spiritualité. L’angoisse de mourir m’a quitté depuis longtemps, on m’a conseillé de porter plainte! une attitude bien de chez nous, que voulez vous faire contre une fatoua qui date des siècles passés, mais je croyais que c’était une religion comme les autres, j’étais ignorant, il m’a fallu beaucoup d’années pour apprendre de l’intérieur, révéler ce que je sais m’attirerait des ennemis en masse et me serait certainement fatale. Je publierai ceci vers la fin, c’est terrible ce que l’être humain peut devenir par la manipulation mentale et surtout à cause des peurs, qui ont toutes comme origine « la peur »… celle de mourir.

  9. Bidule200 dit :

    Je n’ai jamais dit que j’étais athée.

    J’ai ce souvenir des carnavals provençaux de mon enfance, où l’on fabriquait une poupée de papier que l’ont exhibait à travers toute la ville en l’invectivant, pour qu’elle finisse sur un bûcher. Cette tradition du lynchage était censée apporter de bonnes moissons, il fût un temps pas si lointain, et dans un pays tout ce qu’il y a de plus anti-islamique. Un héritage de sacrifice humain jamais remis en question.